Témoignages de transplantés hépatiques
Voici quelques témoignages de transplantés hépatiques
Sylvie, transplantée hépatique depuis 31 ans suite à une hépatite fulminante, puis une cholangite
Martine, transplantée foie et rein depuis 7 ans, suite polykystose hépatorénale
Asma, transplantée de puis 2 ans, suite à une maladie de Wilson
Catherine, transplantée depuis 2 ans, suite à une hépatite C
Dominique, transplanté depuis 6 ans, suite à un CHC.
Le témoignage de Sylvie, transplantée depuis 31 ans suite à
une hépatite fulminante, puis une cholangite
Je m’appelle Sylvie, j’ai 53 ans, mère de deux grands enfants (29 ans et 23 ans),
Aujourd’hui Artiste plasticienne, Art- thérapeute mais auparavant une carrière de 30 ans dans le médico-social, principalement auprès de personnes en situation de handicap mental.
J’ai été transplantée hépatique il y a 31 ans ; j’étais alors une jeune femme de 23 ans, en étude pour être éducatrice spécialisée. Je ne savais pas ce qu’était une transplantation et je l’ai appris a mon réveil en réanimation ! J’ai eu une hépatite fulminante, d’étiologie inconnue.
J’ai été opérée à l’hôpital COCHIN par le professeur HOUSSEIN, suivie durant 30 ans par le professeur CALMUS (aujourd’hui à la retraite) et le professeur CONTI, qui me suit toujours aujourd’hui !
L’équipe est partie de Cochin pour Saint Antoine puis de Saint Antoine pour la Pitié Salpetrière avec à chaque fois des infirmières, anesthésistes … que je retrouvais dans des nouveaux locaux ! cela crée des liens !! Je me souviens encore des phrases prononcées a ma sortie de l’hôpital en 1994 « ici ce sera votre deuxième maison et nous un peu votre famille ».
Il est vrai qu’a l’époque, les personnes transplantées passaient beaucoup de temps a l’hôpital, entre rendez-vous et bilan annuel. Au fil des ans, le suivi est devenu annuel, avec des bilans en ville et toujours un lien particulier médecin/patient. J’ai une affection particulière pour le professeur CALMUS, qui a suivi les différentes étapes de ma vie, les naissances (très suivies), les peines et joies de tout ce que nous offre la vie.
J’ai une reconnaissance et une grande gratitude pour toute ces personnes, pour la famille du donneur et mon donneur. Ils m’ont donné l’envie et la force de dépasser les épreuves douloureuses. VIVRE et prendre soin de moi est le plus beau remerciement que je puisse leur adresser.
Les suites de ma transplantation ont été assez simples et m’ont permis d’avoir une vie tout à fait normale avec la naissance de mes deux enfants et un travail prenant, passionnant et enrichissant.
En 2019, suite a un cancer du sein, mon bilan hépatique s’est altéré ; une cholangite est diagnostiquée.
Aujourd’hui, je suis suivie régulièrement pour l’évolution de la cholangite et l’envie de vivre et de profiter est encore plus forte ! Je vais bien !
J’ai arrêté de travailler mais pas d’etre active ! j’ai créé une petite association pour mettre en place des ateliers d’art-thérapie.
Je suis intervenante en tant qu’art thérapeute pour la ligue contre le cancer ; bénévole pour l’association l’Amicale des Transplantés de la Pitié Salpêtrière depuis le mois de Septembre et suis ravie d’avoir rejoint l’équipe. de Cochin
Témoignage de Martine,
transplantée foie et rein, depuis 7 ans
Mon histoire ressemble à beaucoup d’autres mais chacun la vit et la ressent d’une manière différente.
Mon père, à l’âge de 50 ans a fait des examens médicaux qui ont conclu à une polykystose rénale.
Quelques années après, l’évolution de la maladie l’a obligé à débuter une dialyse .
Je l’ai accompagné pour sa première séance dans une clinique de Rueil Malmaison et j’ai encore ce souvenir gravé en tête : une grande salle occupée par 2 rangées de lits et à côté de chacun d’eux une énorme machine servant à épurer le sang.
Sa vie fut alors rythmée par ces séances de 8 heures 3 fois par semaine qu’il supportait très mal et qui le laissaient anéanti et malheureux.
Je ne me rendais pas compte de la souffrance physique et morale qu’il endurait car il le cachait et en parlait peu ; si j’avais deviné je l’aurais soutenu beaucoup plus !
La vie était devenue pour lui un chemin sans issue et dénué d’espoir auquel il a décidé de mettre fin en avril 1977, il avait 59 ans.
Sa mort a été pour moi un choc si violent et si inattendu que je n’ai pu l’accepter et que je me surprends encore parfois à lui parler comme si il était encore vivant mais je crois qu’il est toujours près de moi et qu’il veille sur moi.
La vie a repris, la retraite est arrivée et je me suis décidée à faire une prise de sang pour être sûre que tout allait bien.
Le résultat a été sans appel, l’hérédité ne m’avait pas fait de cadeau et m’avait généreusement légué une polykystose hépatorénale.
Je fus suivie d’abord à la Salpêtrière puis à l’AURA par le professeur Thierry PETITCLERC un homme que j’appréciais particulièrement, d’une gentillesse et d’une humanité incroyables sans oublier sa compétence.
Il m’a guidé jusqu’à la demande de greffe du rein et m’a adressée au professeur BARROU .
Entre temps, après une colectomie j’ai développé des infections à répétition au niveau des kystes hépatiques qui donnaient lieu chaque fois à une septicémie et une hospitalisation.
Lorsque j’ai été reçue par le professeur Barrou, il m’a expliqué qu’il ne pouvait faire la greffe que si j’acceptais également la greffe de foie.
Après hésitation, peur et réflexion, j’ ai bien compris qu’il était impossible de faire une transplantation en présence d’un terrain infectieux et j’ai donné mon accord pour cette double greffe.
Mon insuffisance rénale a continué à progresser et monsieur PETITCLERC m’ a expliqué qu’il était dorénavant obligé de me diriger vers la dialyse car je risquais une décompensation de n’importe quel organe et c’était dangereux.
Rendez-vous a donc été pris auprès de l’AURA pour décider de la forme de dialyse envisagée.
Je n’ai pas eu le temps d’aller à ce rendez-vous car le téléphone a sonné le 30 mai 2018 à 10 heures alors que je préparais la liste de courses pour fêter l’anniversaire de mon mari.
J’avais presque 70 ans et je ne m’attendais pas à être appelée si vite.
Je n’ai pas eu le temps de réfléchir ou de réaliser, je me suis rendue, seule, au pavillon Husson Mourier où l’équipe m’attendait.
J’ai attendu jusqu’au soir 18 heures pour descendre au bloc opératoire où le docteur Bernard devant mon air angoissé, m’a rassurée d’un sourire en m’assurant que tout irait bien.
Au réveil le lendemain matin la première personne que j’ai vue fut le professeur PETITCLERC qui m’ a souri lui aussi et m’ a confirmé que tout s’était bien passé.
Après quelques jours de confusion, d’hallucinations et d’angoisses j’ai pu enfin au bout de 2 semaines m’installer dans une chambre et quitter tous ces tuyaux et ces machines.
J’ ai réalisé que le plus difficile était passé et qu’il ne tenait qu’à moi de récupérer et de guérir.
Il m’a fallu un certain temps pour réaliser ce qui venait de m’arriver.
Je devais la vie à un homme ou une femme anonyme dont la famille, dans un geste d’amour inestimable et merveilleux, avait accepté de faire don de ses organes pour que d’autres vivent.
Je ne saurai jamais trouver les mots justes pour leur exprimer ma reconnaissance et pour les remercier comme ils le méritent.
Qu’ils soient sûrs que je prends soin de ce don fabuleux qui m’a été fait et que je continuerai à en prendre soin . Je pense chaque jour à eux et j’espère que leur peine s’est adoucie.
J’ai rejoint depuis bientôt 2 ans l’Amicale des transplantés car il m’a paru évident d’aider à mon tour les patients qui traversent cette épreuve pour les soutenir et les écouter car je me suis aperçue que la famille proche ne comprenait pas vraiment le bouleversement et l’inquiétude que nous ressentons lors de la transplantation.
Quand ils nous voient sortis d’affaire, ils sont satisfaits et ne cherchent pas à comprendre nos inquiétudes et nos questionnements intérieurs, d’ailleurs nous le leur cachons. Il est plus facile d’en parler à quelqu’un qui a traversé cette longue épreuve.
cette démarche est donc pour moi la suite évidente à ce “miracle” et m’apporte également beaucoup de satisfaction, j’ai le sentiment de les aider et de rendre comme je le peux ce qui m’a été donné.
Le don d’organe est une chose dont il faut parler en famille, entre amis pour que l’idée chemine en chacun de nous, pour que les proches soient informés de notre vœu et ne soient pas démunis lors du décès.
Il faut tout faire pour que nombre de donneurs augmente.
Je termine en remerciant infiniment toute l’équipe médicale, des médecins aux infirmiers, aides-soignants, personnel hospitalier, pour lesquels j’ai une profonde admiration et qui avec gentillesse et compétence m’ont aidée dans ce parcours difficile et m’ont redonné l’envie de vivre.
La seule ombre à ce tableau est que ma deuxième fille est atteinte de la même pathologie et qu’elle devra affronter le même parcours mais je sais que les médecins font sans cesse des recherches et des progrès considérables ce qui me donne de l’espoir.
Aujourd’hui il fait beau, je vois le ciel bleu et j’entends les enfants jouer et rire en bas de mon immeuble; la vie !
j’ai bientôt 77 ans, 2 adorables filles de 43 et 53 ans, 4 beaux petits enfants et je profite de chaque jour qui passe !
La vie est belle …
Témoignage de Asma, jeune étudiante 24 ans
Mars 2023 : les premiers symptômes. J’ai constaté la jaunisse et les œdèmes. N’ayant jamais eu ces symptômes J’ai consulté un médecin.
Le 28 avril le diagnostique tombe: Après avoir passé IRM , scanner, échographie, bilans et biopsie hépatique, les médecins m’ont annoncé que c’est une cirrhose due à la maladie de Wilson, mon foie était abîmé et le seul moyen pour se débarrasser de la maladie est la transplantation. Cela m’a tellement choqué que je n’arrivais pas à accepter ni la maladie ni la greffe. J’ai découvert cette maladie génétique et rare qui est caractérisée par l’accumulation du cuivre dans l’organisme. J’ai toujours vécu avec cette maladie mais je ne le savais pas car elle n’avait manifesté aucun symptôme.
Les soins ont continués quand même après, les reins et le cœur étaient fatigués, des anomalie dans mes yeux à cause du cuivre, j’étais épuisée, déprimée, désespérée, le stresse m’envahissait, j’attendais la greffe avec impatience.
Le 3 mai : inscription sur la liste d’attente. Le 10 mai, je suis appelée pour la transplantation : Dans la matinée, le médecin m’annonce un foie compatible. Je serai appelé à tout moment pour aller au bloc. J’ai sentis la joie mélangée avec le stress, la greffe est très proche. Le soir même, transférée au bloc enfin, la greffe est bien passée. j’ai été bien prise en charge à la réanimation ainsi que dans les autres services.
Le 2 juin : je sors de l’hôpital. J’ai repris les études, je suis très contente de commencer une nouvelle vie naturelle, presque 6 mois sont passés depuis la greffe. Je vais beaucoup mieux. J’ai l’espoir que l’avenir sera meilleur, plein de joie et de réussite.
Mes remerciements…
Je remercie toute l’équipe de santé (médecins, infirmiers et infirmières, aides-soignants) qui m’ont prise en charge et ont fait de leur mieux pour moi. Je remercie aussi mon médecin traitant qui est plus qu’un médecin, qui m’a soutenue et encouragée pendant ma période d’hospitalisation. Grâce à elle j’ai connu ma maladie et je suis rétablie.
Un grand merci et respect pour ma famille qui m’a soutenue dans les moments difficiles et ne m’a pas abandonnée.
La personne qui m’a donné la vie et sa famille méritent une attention particulière et un grand respect. Je suis profondément touchée par cet acte généreux et j’en suis très reconnaissante.
Les futures greffés, acceptez le supplément de vie qui vous a été offert, soyez positifs et ayez espoir. Bon courage à vous.
Témoignage de Catherine
Porteuse du virus de l’hépatite C, depuis une transfusion reçue en 1984
Lors de la naissance de mes jumeaux, j’ai bénéficié en 2009 à l’hôpital Beaujon d’une bithérapie qui a permis l’éradication du virus. Mais une fibrose s’est développée, surveillée tous les trimestres à l’hôpital Saint Antoine, qui a provoqué, en 2016, des carcinomes hépatocellulaires, traités par radiofréquence et/ou chimio-embolisation.
Inscrite en 2020 sur la liste d’attente pour une greffe de foie
En novembre 2021, départ en urgence en pleine nuit pour l’hôpital, mais le foie qui m’était destiné s’est révélé impropre à l’opération.
Enfin le 14 janvier 2023, l’appel téléphonique me conduisit au bâtiment Husson Mourier où, accueillie par une membre de l’équipe de coordination, j’ai été préparée en peu de temps. La qualité du greffon étant confirmée, nous sommes parties à pied au bloc… Spontanément, mes trois enfants s’étaient proposés pour me donner une partie de leur foie, mais la législation française ne l’autorise pas.
Sans le soutien constant de mon époux, de ma famille et de mes amis, je n’aurais pas pu franchir, seule, toutes ces étapes.
Cette chance inespérée de bénéficier d'un supplément de vie
Ce supplément de vie qui m’a permis de faire de belles rencontres de personnes montrant de grandes qualités de cœur qui contribuent au quotidien à améliorer l’état de leurs patients, malgré les conditions difficiles de l’exercice de leurs fonctions dans le contexte hospitalier actuel.
Mais il y a une personne que je n’ai jamais connue, alors qu’une partie de lui ou d’elle est présente dans mon corps. Elle mérite une attention très particulière et un grand respect pour son acte empli de générosité. C’est mon donneur (et sa famille) qui a consenti à ce geste. Celui qui me redonne de la vie !
Je souhaiterais aussi, à travers ce témoignage, cette greffe du foie, faire prendre conscience que chacun possède, comme mon donneur, un immense pouvoir. Celui de rendre du temps de vie. Non pas à une, mais bien souvent à plusieurs personnes.
Remerciements au personnel soignant
Je tiens également à exprimer toute ma gratitude et à remercier, du plus profond de mon cœur, toutes les personnes rencontrées lors de mon hospitalisation pour une greffe du foie à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière… qui ont allié professionnalisme, écoute, gentillesse, bienveillance, soins attentifs pour favoriser mon rétablissement.
Catherine FIRDION, bibliothécaire…à la retraite !
Témoignage de Dominique
De l’annonce de la maladie à la transplantation hépatique : « En pleine impasse thérapeutique, j’ai été sauvé par un don d’organe. »
Fin mai 2017, à 56 ans, Dominique apprend qu’il a une tumeur au foie : c’est un choc
J’ai terminé l’année 2016 très fatigué, notamment à cause d’une forte charge de travail me prenant beaucoup de temps et d’énergie. Depuis longtemps en surpoids, j’ai toujours eu le foie « gras » (stéatose) et mon généraliste me suivait pour surveiller cela. Au printemps 2017, lors d’une consultation de routine avec le remplaçant de mon médecin, celui-ci trouve judicieux de mener quelques examens complémentaires. Une échographie de mon foie révèle un nodule de 30 millimètres et l’IRM confirme le diagnostic de cancer. En juin, je suis orienté vers le professeur SCATTON, à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Il me parle d’hépatectomie, l’ablation d’une partie du foie. C’est un choc. Tout s’enchaîne alors assez rapidement : je subis une chimio-embolisation en juillet, une embolisation portale début août puis me repose durant quatre semaines.
Mais en septembre, on me découvre une hypertension portale qui rend l’opération trop risquée. Le professeur SCATTON m’annonce que je vais devoir renoncer à l’hépatectomie et que la seule issue est la transplantation. Puis, ma tumeur se réveille… En novembre, le professeur SCATTON m’annonce que je me trouve dans une impasse thérapeutique et que ma transplantation devient son « obsession ».
Le professeur SCATTON est très clair : son objectif est de me transplanter le plus vite possible. Déjà inscrit sur la liste d’attente de l’Agence de Bio médecine pour recevoir un don d’organe, on me fait passer toute une série d’examens afin de confirmer mon éligibilité à la greffe : radio thoracique, bilan sanguin, échographie du cœur, de la prostate et des reins, test d’effort, scintigraphie, doppler des artères, coloscopie, fibroscopie, consultation ORL, examen ophtalmique et dentiste, consultation vaccinations. Ce check-up complet ne révèle aucune contre-indication. Il n’y a plus qu’à attendre une greffe éventuelle… Plus de 18 mois, en moyenne ; l’attente peut être longue… Pour maximiser mes chances de bénéficier d’un nouveau foie, je suis inscrit sur la liste des personnes autorisées à recevoir le foie d’un donneur décédé de mort cérébrale, puis rapidement d’un donneur décédé des suites d’un arrêt du cœur. Je comprends la gravité de ce qui m’arrive et, dans ma difficile situation, je garde espoir et reste très confiant envers les équipes médicales qui sont exceptionnelles à la Salpêtrière.
Dans l’attente d’une possible greffe, je continue à travailler. Physiquement, je me sens globalement bien et j’ai la chance d’être soutenu par ma fille, infirmière de métier, qui m’accompagne aux rendez-vous médicaux importants. J’essaie de vivre le plus normalement possible, en veillant à ne pas m’éloigner à plus de deux heures de chez moi.
Et puis, le 12 décembre, en fin de matinée, mon téléphone sonne. Au bout du fil, Ophélie, l’une des infirmières de la Coordination de Transplantation que je connais bien. Elle m’annonce qu’un foie est disponible et qu’il serait compatible avec mon profil. Elle m’invite à venir le plus rapidement possible. Je prends un quart d’heure pour réaliser ce qui m’arrive et rentre chez moi, où ma fille et mon beau-fils m’attendent. Ils me conduisent à la Salpêtrière, et ne me quitteront pas jusqu’à la porte d’entrée du bloc.
À 14 h 30, j’arrive aux admissions, où je suis accueilli par Ophélie. On m’installe dans une chambre, une infirmière me rase l’abdomen et le torse et je dois prendre une douche. Puis une nouvelle phase d’attente commence… À 19 h, la nouvelle tombe : « le greffon est beau ». J’arrive au bloc, où l’ambiance est plutôt détendue. On me propose de choisir la musique d’ambiance : ce sera Bohemian Rhapsody de Queen.
Mes souvenirs post-opératoires sont un peu flous, mais je me réveille sans douleur. J’apprends que tout s’est bien passé et je ne passe qu’une journée en réanimation, suivie d’une semaine en chirurgie post-opératoire. Les équipes sont surprises de me voir remarcher aussi rapidement, ma récupération est très bonne. Je passe ensuite sept jours au service d’hépatologie post transplantation au bâtiment Benjamin Delessert, où l’on me donne notamment des médicaments antirejet. Là-bas, je suis suivi de près, avec des analyses quotidiennes, des échographies et des bilans sanguins à faire. Tout se passe tellement bien que j’ai droit à une permission pour passer Noël en famille avant de quitter définitivement l’hôpital, le 26 décembre. Depuis, sur le plan de mes habitudes de vie, rien ne change, si ce n’est qu’il faut que j’évite de m’exposer à des bactéries car mon immunologie est faible. Alors je prends des précautions d’hygiène et j’évite certains aliments, comme les fruits de mer interdits pendant un an.
Il est trop tôt pour que j’ai un recul des plus exhaustif sur ce que je viens de traverser. En particulier, je n’approfondis pas encore (mais ça viendra en son temps je le sais) la question sur la personne qui m’a donné son foie et je ne sais rien de lui à part qu’il est décédé à la suite d’un arrêt du cœur. Pour moi, la vie reprend doucement, je reste optimiste mais néanmoins lucide, car le risque de rechute, même faible, existe et la partie n’est pas encore complètement gagnée. A moi, avec les équipes médicales de rester vigilant sur mon hygiène de vie et mon suivi.
Une chose est sûre : quand j’irai mieux, je m’investirai dans une association pour sensibiliser à l’importance du don d’organe qui reste très insuffisant à ce jour dans notre pays. C’est la moindre des choses de redonner un peu de ce que j’ai reçu !