L'Amicale des Transplantés de la Pitié Salpêtrière

Josiane CAMUS

Soleil : danger

TOUS LES TRANSPLANTES SONT A RISQUE DE CANCER CUTANE 100 fois plus de risque de cancers cutanés chez les transplantés d’organes que dans la population générale, en moyenne. L’espérance de vie des transplantés d’organe augmente régulièrement mais s’accompagne d’un risque accru de développer des cancers de la peau par rapport à une population non transplantée.Les cancers cutanés pourraient être évités dans la plupart des cas par l’observation de certaines règles de vie.  Pourquoi les greffés d’organe ont-ils un risque accru d’avoir des cancers cutanés Les traitements immunosuppresseurs diminuent les capacités de défense de l’organisme de façon à prévenir le rejet de l’organe greffé. Cependant, en supprimant ce système de défense, ces traitements augmentent également le risque de cancer cutané ainsi que d’autres lésions tumorales bénignes et d’infections.•          100 fois plus de carcinomes épidermoïdes•           10 fois plus de carcinomes basocellulaires•           2 à 5 fois plus de mélanomes Comment identifier un cancer cutané ?Les cancers cutanés sont les plus fréquents des cancers. On identifie : les kératoses actiniques, le carcinome basocellulaire, le carcinome épidermoïde (il s’agit du cancer le plus fréquent chez les transplantés d’organes), le mélanome. Quelle est la fréquence de survenue des cancers cutanés après une transplantation d’organes ?La majorité des patients transplantés peuvent développer à un moment ou à un autre un cancer cutané.Le temps de latence après la transplantation est en moyenne de 7 ans, mais il peut être très variable suivant les facteurs individuels. Le risque de développer un cancer cutané augmente avec le temps et vingt ans après la greffe, environ la moitié des patients sont concernés. Qui sont les patients à risque :•           peau claire prenant facilement les coups de soleil•           yeux clairs, bleus, gris ou noisettes•           cheveux roux ou blonds•           nombreuses taches de rousseur•           travail à l’extérieur ou exposition solaire intense préalable•           L’exposition solaire régulière et cumulative•           cancer cutané antérieur•           l’âge : plus de 50 ans•           Le sexe masculin Localisations cliniques : prédominance sur des zones photo exposées :•          Visage•           Cuir chevelu•           Oreilles•           Décolleté chez les femmes•           Membres supérieurs, tibia chez les patients à peau claire. Que faire pour diminuer ces risques ?L’exposition solaire est une des principales causes de survenue de cancers cutanés chez les greffés d’organe. L’exposition au soleil ne se limite pas aux bains de soleil pris en maillot de bain dans une chaise longue. Vous devez penser que vous êtes exposés à chaque fois que vous avez une activité de plein air : jardinage, promenade, sports, ou que vous faites un long trajet en voiture, même les vitres fermées.Certaines conditions d’ensoleillement sont plus agressives : bord de mer, neige, haute montagne (réverbération, altitude). Les façons “ les plus efficaces ” de se protéger lors des activités extérieures sont :La protection vestimentaireMalgré la bonne efficacité des crèmes solaires actuelles, la protection vestimentaire est fondamentale ; si vous devez passer une journée complète à l’extérieur, vous devrez protéger votre visage avec un chapeau à large bord, (la casquette ne protège ni le cou ni les oreilles), porter des lunettes de soleil, avoir de préférence une chemise à manches longues et un pantalon ou une jupe longue plutôt qu’un short. Les produits antisolairesAppliquer des produits antisolaires avec un indice de protection élevé contre les rayons Ultraviolets (UV) qui protègent à la fois contre les UVA et les UVB (coefficient de protection UVB > à 30).Ces produits doivent être appliqués sur le visage et les zones non protégées par les vêtements plusieurs fois par jour (environ toutes les deux heures) surtout si vous vous baignez ou si vous transpirez (même les produits résistants à l’eau).Faire ces applications même si le temps est couvert. •           Eviter les heures les plus ensoleillées entre 11 h et 16 h, au moment où les rayons solaires sont les plus puissants.•           Ne jamais s’exposer dans des cabines de bronzage l’auto-examen cutanéExaminer votre peau chaque mois pour détecter des lésions pré-cancéreuses ou des cancers débutants peut être une attitude salvatrice.Tout changement de l’aspect de la peau, que ce soit des élévations ou des tâches sur la peau, doit être signalé à votre médecin. Tout bouton ou croûte ou plaie ne guérissant pas doit être montré à votre dermatologue L’examen cutané par un dermatologueVotre dermatologue doit examiner régulièrement l’ensemble de votre peau (au moins une fois par an) même si votre auto-examen vous paraît normal. La plupart des cancers de la peau peuvent être évités. A retenir : Le plus important est l’examen régulier de votre peau par votre dermatologueet la protection solaire Quelques chiffres Une prévalence qui augmente avec l’ancienneté de la greffe•           Délai d’apparition moyen après 10 ans de greffe•           1 patient sur 2 après 20 ans de greffe Risque de développer un deuxième cancer cutané :•           14 % à 1 an•           28 % à 2 ans•           Près de 50 % à 5 ans•           66 % à 10 ans•           Et plus de 88 % à 15 ans Ces recommandations ont été rédigées par les dermatologues du groupe “ Peau et Greffe d’organe ”, section de la Société Française de Dermatologie.

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Mort encéphalique

La mort encéphalique

La mort cérébrale ou mort encéphalique   La mort encéphalique ou « mort cérébrale » désigne un état dans lequel toutes les fonctions cérébrales sont arrêtées alors que les fonctions cardiaques sont maintenues. Le patient est alors bien décédé. Les causes de la mort encéphaliqueGénéralement, les morts encéphaliques font suite à un manque d’oxygène prolongé après arrêt cardiaque par exemple, à des lésions cérébrales traumatiques ou à un AVC. La mort encéphalique est irréversible. Signes cliniques en cas de mort cérébraleLe patient présente un coma profond aréactif aux différents stimuli. Il est sans aucune activité respiratoire spontanée et ce en dehors de toute sédation (anesthésie) et curarisation, en dehors d’un contexte d’intoxication ou de température corporelle basse, en l’absence d’anomalie biologique explicative (absence de maladie du foie, d’hypoglycémie, de trouble du sodium…) et avec une tension artérielle préservée. Pour établir le diagnostic de mort encéphalique, il faut que le patient n’ait aucun médicament d’anesthésie qui circule et qu’il ne soit pas en hypothermie. Diagnostic de mort cérébrale : en pratiqueOn examine le patient, on vérifie qu’il n’a aucune réactivité, aucun réflexe archaïque persistant, qu’il ne respire pas tout seul, on fait même une prise de sang après l’épreuve d’apnée pour vérifier s’il y a du gaz carbonique dans le sang car il y en a qui s’accumule lorsqu’on ne respire pas. L’ensemble de ces éléments nous permet de faire le diagnostic de mort encéphalique. A partir de ce moment-là, on peut affirmer cliniquement que le patient est mort. Son cœur continue à battre parce que c’est un muscle qui a sa propre « pile » il continue à battre tant qu’il a suffisamment d’oxygène pour fonctionner, c’est-à-dire tant que le patient est branché à une machine pour le faire respirer. Le cœur continue à battre parce que c’est un muscle qui a sa propre « pile ».   Mort cérébrale et don d’organesDès que l’on a établi ce diagnostic clinique, le médecin réanimateur peut débrancher la machine et faire le certificat de décès. Mais, tant que le patient est sous respirateur, le sang est oxygéné et les organes sont perfusés : on peut alors envisager un prélèvement d’organes, et de tissus dans l’optique d’une ou plusieurs greffes. Toutefois, cela nécessite de prouver la mort encéphalique, soit en faisant un électroencéphalogramme avec au moins 30 minutes d’enregistrement, deux fois, à quatre heures d’intervalle, soit en effectuant un angioscanner cérébral qui nous prouve qu’il n’y a plus de circulation du sang dans le cerveau. A ce moment-là, on discute avec les proches pour savoir si le patient souhaitait donner ses organes ou non.À cet effet, une équipe de coordination de prélèvements aborde et consulte la famille, afin de prendre connaissance de la position du patient de son vivant, relativement à la greffe. Lorsqu’il n’y a aucun obstacle au don, la signature d’un procès-verbal est faite par deux médecins indépendants attestant le diagnostic. Ensuite, on procède à l’évaluation des différentes fonctions des organes et le processus administratif de réanimation spécifique est activé.En cas d’absence de greffe, le médecin est autorisé à débrancher le respirateur qui maintient artificiellement le patient en vie. La date du décès est celle de la mort encéphalique et non celle de l’arrêt de la fonction cardiaque. la mort encéphalique concerne 9 cas sur 1000 décès.

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