L'Amicale des Transplantés de la Pitié Salpêtrière

Transplantation rénale

Le service de Transplantation Rénale de la Pitié Salpêtrière

Chef de service : Professeure Hélène François

Qu’est-ce que la transplantation rénale ?

La transplantation rénale, lorsqu’elle est possible prolonge et améliore le confort des patients en cas de défaillance ultime de la fonction rénale, en transplantant un nouveau rein sain. Elle permet de stopper la dialyse chronique.
Si la greffe à partir d’un donneur décédé reste la plus développée en France, la greffe à partir d’un donneur vivant, qui offre de nombreux avantages est également possible. En effet, comme il est possible de vivre avec un seul rein, une personne volontaire et en bonne santé, peut donner un rein à l’un de ses proches dans les conditions définies par la loi.
Il y a en France entre 3 500 et 3 700 transplantations rénales.

En 2023 le Service de Transplantation rénale de la Pitié Salpêtrière a réalisé : 

  • 166 transplantations rénales
  • dont 22 avec donneurs vivants.
  • soit le 2ème centre d’ile de France et le 5ème en France
A qui s’adresse la transplantation rénale ?

Que le donneur soit décédé ou vivant, la greffe est envisageable après le début de la dialyse chronique. Elle est aussi possible avant le début de la dialyse, lorsque la fonction rénale (DFG) est inférieure à 20 ml/mn/1,73 m². Si un membre de l’entourage propose de donner un rein, il est plus facile d’envisager une greffe avant même que le traitement par dialyse ne soit nécessaire.

Cette transplantation est soumise à des règles immunologiques très précises car chaque individu possède des caractéristiques différentes (comme par exemple le groupe sanguin) et il faut veiller à une compatibilité optimale entre les caractéristiques immunologiques du rein du donneur et celles du receveur, de façon à limiter le risque de rejet de la greffe. Des traitements immunosuppresseurs auront pour tâche de limiter ce risque de rejet et leur bonne observance est primordiale.

Vous êtes en attente d’une transplantation

Quel est le parcours pour être inscrit sur la liste de transplantation rénale ?

Avant de pouvoir être inscrit sur la liste de transplantation, un bilan pré-greffe doit être réalisé. Ce bilan a pour objectif de répondre à trois questions :

  •  la greffe est-elle réalisable et dans quel délai ?
  •  quels en sont les risques à court et moyen terme ?
  •  quel est le traitement immunosuppresseur le plus adapté ?

Pour cela un bilan médical complet doit être réalisé pour répondre à ces questions. Un examen cardiovasculaire complet (épreuve d’effort, échographie cardiaque, doppler des artères, …), un examen des voies urinaires (scanner abdominal, échographie abdominale ..), un bilan  infectieux, et autres examens jugés pertinent par l’équipe de transplantation sont nécessaires.   

La délivrance d’une information par l’équipe médicale sera faite sur le parcours avant la greffe, sur la réalisation de la greffe, les contre-indications, le traitement immunosuppresseur ; le suivi et les effets indésirables.

L’équipe de transplantation procède à une étude minutieuse du dossier au terme du bilan. En fonction des résultats, il est possible que des traitements préalables à la greffe soient proposés, par exemple une intervention chirurgicale (ablation d’un rein en cas de polykystose rénale, traitement d’un anévrisme de l’aorte, etc.) ou l’éradication d’un foyer infectieux (sinusite chronique, abcès dentiares, caries…). S’il n’y a pas de contre-indication, le patient est inscrit sur la liste de transplantation rénale de l’Agence Nationale de Biomédecine.

 

Vous êtes hospitalisé après votre transplantation

Comment se déroule la greffe rénale ?

L’Agence de Biomédecine répartit les greffons obtenus de donneurs décédés selon les règles d’attribution nationale et sous réserve de compatibilité immunologique. Le rein est prélevé par une équipe chirurgicale et est envoyé en urgence dans le centre hospitalier du patient receveur. Lorsque le greffon est reçu dans le centre du receveur, les médecins vérifient à nouveau sa compatibilité. Le rein sera ensuite transplanté en fosse iliaque droite le plus souvent (bas ventre) où il faudra le relier à la circulation sanguine artérielle et veineuse et aux voies urinaires (vessie ou uretère).

Le temps d’attente pour l’obtention d’un greffon est variable et dépend du groupe sanguin. 31 % des patients seront greffés dans la première année d’inscription, 39 % entre 1 et 3 ans, et 15 % après 5 ans.

En cas de procédure via un donneur vivant, une première équipe prélève le rein du donneur dans une salle opératoire et dans une deuxième salle contiguë, le receveur est préparé pour qu’on lui greffe le rein au même moment.

Pour éviter le rejet du rein transplanté, un traitement immunosuppresseur sera administré immédiatement après la greffe rénale.

L’intervention

L’opération de greffe rénale, qu’il s’agisse d’une greffe à partir d’un donneur décédé ou d’un donneur vivant, dure environ deux à trois heures. Le rein est placé dans la fosse iliaque au bas de l’abdomen, à droite ou à gauche, indépendamment du rein (droit ou gauche) prélevé. On connecte les vaisseaux sanguins principaux du rein greffé à la veine et à l’artère iliaques externes du receveur. On reconnecte également l’uretère du rein greffé à la vessie du receveur.

Le ou la patient∙e greffé∙e rénal∙e sera hospitalisé∙e jusqu’à l’obtention d’un bon fonctionnement de sa greffe rénale, en général durant 7 à 14 jours.

La cicatrice abdominale 

L’incision pratiquée par le chirurgien se situe dans la fosse iliaque droite ou gauche et a une forme légèrement courbée, longue de 15 à 20 cm. Elle est refermée par des agrafes ou des fils qui seront enlevés à partir du 21e jour post-opératoire, à la Consultation ambulatoire de transplantation.

A la longue, la cicatrice va s’estomper. Il faut cependant éviter de l’exposer aux rayons du soleil.

Voilà. Vous êtes transplanté. Ce petit greffon, logé au creux de notre ventre, vous allez en prendre le plus grand soin.  Il est fragile. 

Ce moment de l’après transplantation suscite à son tour ses propres questionnements quant à ce que sera désormais notre vie après cet événement extraordinaire. Vous recevrez de la part de l’équipe soignante toutes les directives et recommandations nécessaires à votre nouvelle vie de transplanté : observance du traitement, diététique, hygiène de vie…

Les bénévoles de l’Amicale, quant à eux, et bien que chaque parcours soit différent, vous apportent leurs soutien et leur témoignage de la vie après la greffe.

Après la transplantation…

Quelles sont les suites après une transplantation rénale ?

La réalisation de la greffe nécessite une hospitalisation de 2 à 4 semaines . La sortie de l’hôpital n’est envisagée qu’après une large information. Elle est réalisée par l’équipe médicale sur la prise régulière et indéfinie de médicaments immunosuppresseurs, indispensables pour conserver le bon fonctionnement du greffon, et sur les modalités du suivi médical.

En effet, un suivi régulier est impératif, avec des examens cliniques et biologiques à des dates précises.

Il est à noter que les médicaments visant à éviter le rejet diminuent les défenses immunitaires et peuvent être responsables de complications (infectieux, cardio-vasculaires, néoplasique) dont la prévention ou le traitement justifient ce suivi médical régulier à vie.

Le retour au domicile, suivi médical et infirmier

Dès sa sortie de l’hôpital, le ou la patient∙e transplanté∙e sera suivi∙e régulièrement par lors de consultations régulières. 

Une consultation a lieu chaque semaine au cours des quatre premières semaines suivant la transplantation, puis une consultation par quinzaine. Ces contrôles sont effectués de façon dégressive au cours de la première année. Par la suite, les contrôles sont effectués tous les deux à trois mois. Lors de chaque visite, un prélèvement sanguin et un contrôle urinaire sont effectués par les infirmières, ainsi qu’une consultation médicale.

Selon les indications cliniques, les examens suivants peuvent également être effectués: une échographie abdominale et du rein transplanté (doppler), une radiographie des poumons, une ponction-biopsie rénale en cas de suspicion de rejet, une consultation spécialisée en cas de problème (par exemple, diabète, écoulement d’une plaie, etc.).

 

Activités quotidiennes, précautions à prendre contre les infections

Après la transplantation, les personnes greffées sont plus vulnérables aux infections. Pendant les deux à trois premiers mois, il leur est conseillé d’éviter les lieux publics surpeuplés (cinémas, théâtres, restaurants,…) ou enfumés, ainsi que d’avoir des contacts avec des personnes malades.

Activité professionnelle

En principe, et en accord avec le médecin, la reprise de l’activité professionnelle est possible dès le troisième mois après la transplantation. Il faut cependant éviter de porter de lourdes charges pendant trois à quatre mois.

Activités sportives

La masse musculaire a diminué pendant la période précédant la transplantation et durant l’hospitalisation. Il est donc recommandé de reprendre des activités sportives mais de façon progressive, en se ménageant des temps de repos.

Il est contre-indiqué de faire des exercices forçant la musculature abdominale (musculation par exemple) durant les trois premiers mois suivant la greffe. Il faut également faire attention en cas d’activités sportives avec un contact physique.

Voyages

En principe, la personne transplantée peut voyager à l’étranger dès environ six mois après l’opération, mais il est important qu’elle organise soigneusement son voyage et en parle avec son médecin, pour; par exemple, donner des informations précises sur le lieu de destination, contracter une assurance-voyage (soins médicaux sur place, rapatriement, annulation, etc.) ou s’informer des possibilités de contrôles sanguins.

Alimentation

Le ou la patient∙e greffé∙e pourra recommencer à manger progressivement dès la reprise du transit intestinal, puis évoluer vers une alimentation normale et équilibrée qui sera poursuivie à domicile. Il ou elle devra toutefois faire attention à la consommation excessive de calories et aux excès.

La quantité de boissons à prendre par jour est en général comparable à celle d’une personne en bonne santé habituelle (2 litres).

En raison d’une interaction entre les immunosuppresseurs et le pamplemousse, ce fruit est généralement déconseillé à tout∙e patient∙e greffé∙e, de même que les préparations à base de millepertuis.

Médicaments

Toute forme d’automédication est à proscrire. Il faut en parler d’abord à son pharmacien ou à son médecin.

La transplantation rénale, comme toutes les transplantations d’organes d’ailleurs, est une véritable « renaissance », le retour à une vie…presque normale. C’est aussi un don, un don de vie et ce d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un don entre vivants, où les implications émotionnelles, affectives, suscitent des liens d’une indicible puissance entre les deux personnes concernées.

Quoi qu’il en soit, être transplanté c’est appartenir à cette autre famille pour laquelle l’AMICALE se propose d’être aussi un lieu de soutien moral, partage et d’échanges.

La greffe rénale à partir d’un

« donneur vivant »

Les avantages de cette greffe sont considérables pour le receveur,

puisque la greffe à partir d’un donneur vivant est la greffe qui fonctionne le mieux et le plus durablement.

Il est possible de vivre normalement avec un seul rein. Toute personne majeure vivante, volontaire et en bonne santé peut donc donner un rein à un de ses proches dans les conditions définies par la loi. C’est la greffe à partir d’un donneur vivant.

Pour répondre aux attentes des patients et de leurs familles et favoriser ce type de greffe, la loi de bioéthique du 7 juillet 2011 a élargi le cercle des donneurs vivants d’organes qui peuvent être le père ou la mère et, par dérogation, un fils ou une fille, un frère ou une sœur du receveur, son conjoint, ses grands-parents, oncles ou tantes, cousins germains et cousines germaines ainsi que le conjoint du père et de la mère. Le donneur peut également être toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur, ainsi que toute personne pouvant apporter la preuve d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur.

Le nombre de greffes rénales à partir de donneur vivant demeure modeste en proportion du nombre total de greffes, et concerne entre 10 % et 12 % des greffes rénales. Ce pourcentage est faible au regard d’autres pays comme la Norvège, où 40 % à 50 % des greffons sont prélevés sur des donneurs vivants, ou encore 45 % pour la Suède, 38 % pour le Royaume Uni, 37 % pour les USA et 23 % pour l’Allemagne.

Rappelons que l’on compte environ 15.000 Français en attente d’une greffe de rein.

La greffe à partir de donneur vivant contribue à diminuer la pénurie de greffons et offre indirectement un bénéfice à tous les patients qui sont sur la liste nationale d’attente d’une greffe de rein à partir de donneur décédé.

La présence de l’Amicale en transplantation rénale

Carole, Josiane, Dominique, Barbara, Adrien…sont les bénévoles que vous rencontrerez dans le service de transplantation rénale.

Le matin, en salle d’attente de consultation (bâtiment Gaston Cordier et/ou à la Cour des Consultations, en alternance), nous rencontrons les patients en attente de transplantation rénale, ainsi que les patients en consultation du suivi post transplantation.

L’après-midi, nous visitons dans leur chambre les patients hospitalisés après avoir été transplantés.

Vous pouvez également sollicité un entretien individuel avec l’un de nos bénévoles référents. Voici leurs coordonnées :

Carole AUBINEAU : 06 77 97 96 12 – aubineau.carole@gmail.com

 

Josiane CAMUS : 06 62 66 06 22 – josianecamus@orange.fr

CONTACT : Josiane CAMUS

Tél : 06 62 66 06 22 - mail : josianecamus@orange.fr

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