La Chine cultive un rein artificiel en laboratoire, et il filtre déjà le sang comme un vrai !
Dans un centre de biotechnologie à Shanghai, des chercheurs chinois viennent de réaliser un exploit : faire pousser un rein humain fonctionnel en laboratoire. Cet organe bio-ingénieré est capable de filtrer le sang, équilibrer les électrolytes et produire de l’urine, entièrement hors du corps humain. Ce n’est pas une maquette ni une simulation virtuelle : c’est un vrai rein vivant, créé grâce aux avancées de la médecine régénérative.
Comment cela fonctionne ?
L’équipe a utilisé des organoïdes dérivés de cellules souches, implantés sur une structure vasculaire créée à partir d’un hydrogel biodégradable. Pendant plusieurs semaines, ces tissus se sont développés pour former un système néphronique complet, comprenant glomérules, tubules et structures collectrices d’urine. Une fois connecté à une boucle de circulation sanguine artificielle, le rein s’est mis à filtrer le plasma en temps réel.
Une première mondiale !
Contrairement aux prototypes précédents, souvent partiels ou sans vraie fonctionnalité, ce rein bioartificiel a maintenu une filtration stable pendant plus de 60 heures. Il a séparé les déchets du sang et restitué un plasma purifié — exactement comme un rein naturel. Encore plus impressionnant : il a réagi aux signaux hormonaux (ADH, aldostérone) en ajustant la rétention d’eau et les niveaux de sel.
Une révolution pour les malades du rein
Cette avancée répond à l’un des plus grands défis médicaux : l’insuffisance rénale, qui touche plus de 850 millions de personnes dans le monde. La pénurie de donneurs, les rejets de greffes et la dépendance à la dialyse limitent depuis des décennies les options de traitement. Un rein cultivé sur mesure pourrait supprimer les listes d’attente et offrir une solution personnalisée, sans rejet.
Et la suite ?
L’équipe chinoise teste actuellement ces reins sur des porcs, avant des essais pilotes sur l’humain prévus d’ici deux ans. L’objectif est de produire des reins prêts à l’implantation, à partir des cellules du patient — pour éliminer tout risque de rejet immunitaire.
Si ce projet réussit, il ne changera pas seulement la néphrologie. Il ouvrira la voie à la fabrication d’organes à la demande, le rêve ultime de la médecine régénérative.
Source : Dernières avancées en biotechnologie, Shanghai
À considérer avec toutes les précautions d’usage….mais aussi avec un grand espoir
Cette première transplantation rénale a été réalisée par voie cœlioscopie grâce à un robot, en novembre 2020.
- Cette opération ouvre la voie à l’utilisation de cette technique pour les receveurs en attente d’une greffe rénale à partir de donneur décédé, et pour lesquels la transplantation doit pouvoir être réalisée à toute heure du jour et de la nuit.
- Le patient a été opéré le 12 novembre 2020, il n’a pas souffert de complications par la suite et se porte bien depuis.
La chirurgie assistée par des robots se développe en France. En région parisienne, une première opération de transplantation rénale a été réalisée à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière grâce à cette technique. Cette opération consiste à remplacer le rein d’une personne malade, par celui d’un donneur sain. Le patient a été opéré le 12 novembre 2020, il n’a pas souffert de complications par la suite et se porte bien depuis.
Une technique prometteuse
Dr Christophe Vaessen, Jérôme Parra, Sarah Drouin, et Aurélien Beaugerie du service médico-chirurgical de transplantation rénale, Pr Barrou, et du service d’urologie, Pr Chartier Kastler, de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière AP-HP ont réalisé cette opération grâce au greffon d’un donneur décédé par mort encéphalique. La transplantation rénale a été effectuée par voie cœlioscopique assistée d’un robot. Une opération utilisant la même technique avait été réalisée à l’hôpital Henri Mondor de Créteil en 2002, mais le robot avait servi pour les anastomoses vasculaires, c’est-à-dire pour relier les différents vaisseaux sanguins. Pour l’équipe médicale, cette nouvelle opération « ouvre la voie à l’utilisation de cette technique pour les receveurs en attente d’une greffe rénale à partir de donneur décédé, et pour lesquels la transplantation doit pouvoir être réalisée à toute heure du jour et de la nuit« .
La greffe, un espoir pour les patients atteints d’insuffisance rénale terminale
La greffe de rein permet de soigner les personnes atteintes d’insuffisance rénale terminale. « De toutes les options de traitement de l’insuffisance rénale chronique, la greffe est celle qui assure la meilleure qualité de vie et donne les meilleurs résultats en termes de durée et de coût« , précise l’association France Rein. Pour pouvoir en bénéficier, il faut répondre à certains critères notamment la compatibilité avec le donneur, mais aussi l’absence de certaines pathologies, comme le diabète ou un cancer. La robotisation de ce mode opératoire permettra de faciliter la greffe, en particulier pour certains types de patients. « Cette nouvelle technique devrait s’adresser essentiellement aux receveurs en surpoids afin de limiter les complications chirurgicales, notamment pariétales« , précise l’AP-HP dans un communiqué. En 2014, 3 232 greffes de rein ont été réalisées en France. Plus de 10 000 personnes sont en attente d’en recevoir une.
Source : APHP
Mieux diagnostiquer le rejet du greffon du rénal
Depuis 1959, année de la première greffe rénale enregistrée dans Cristal, un total de 84 377 greffes rénales a été enregistré, ce qui représente l’expérience cumulée globale française en matière de greffe rénale. En 2023, 3325 transplantations rénales ont été réalisées dont 511 à partir de donneurs vivants. (Chiffre de l’ABM-Agence de Biomédecine ) Soit, le type de greffe le plus pratiqué dans notre pays .
Cependant, le rejet du greffon reste la principale cause d’échec après transplantation rénale. Il constitue donc, compte tenu de la pénurie mondiale d’organes, un problème majeur de santé publique.
D’où l’importance de comprendre les mécanismes et les diagnostics du rejet ce qui ce révèle parfois compliqué . Le diagnostic du rejet repose en effet, sur une classification internationale très complexe. ( données histologiques, immunologiques, ou encore transcriptomiques liées à certains gênes dans le greffon )
Des espoirs en matière de diagnostic juste et rapide, sont en cours grâce à un consortium d’experts et de chercheurs qui ont mis au point un programme informatique automatisé, en ligne qui interprète les données médicales et fournit un diagnostic précis suivant la classification internationale.
La deuxième partie de l’étude a consisté à démontrer l’utilité clinique de cet assistant informatique, c’est-à-dire sa capacité à correctement identifier les rejets. Pour cela, les chercheurs ont recruté plus de 4000 patients transplantés rénaux dans 20 centres de référence en transplantation européens et nord-américains. Ils disposaient pour chaque patient des diagnostics initiaux des médecins, ainsi que de l’ensemble des données nécessaires pour que le système automatisé puisse poser son propre diagnostic. Cela leur a permis de comparer l’humain à la machine et de déterminer lequel trouvait le diagnostic le plus pertinent.
Les résultats de cette étude ont fait l’objet d’une publication le 4 mai 2023 dans la revue Nature Medicine et sont accompagnés d’un éditorial.